Caleb Seeley

Par Brad Davidson et Marc Milner


Caleb Seeley, Queen’s County Museum, Liverpool N.S.Caleb Seeley, Queen’s County Museum, Liverpool N.S.
Source: (N.-É.) (QCM)
Caleb Seeley fut l’un des capitaines de corsaire les plus prospères de l’histoire canadienne.

Seeley est né en août 1787 à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et s’illustra comme l’un des corsaires les plus prospères lors de la guerre de 1812.

En août 1813, Nehemiah Marritt et d’autres commerçants de Saint John acquirent une lettre de marque pour la goélette Star, et la carrière de Seeley prit son envol.

On pense souvent que les corsaires et les pirates sont une seule et même chose mais, malgré leurs débuts obscurs, les corsaires étaient devenus une arme légitime et efficace pour s’attaquer au commerce maritime d’un ennemi lors de la guerre de 1812. Les corsaires n’étaient pas seulement une arme de guerre économique mais, ce qui est plus important, ils constituaient pour des individus un moyen de servir leur pays et, par la même occasion, d’en tirer des avantages pour eux-mêmes.

Painting of the Liverpool PacketSource: Painting of the Liverpool PacketSeeley avait 26 ans quand il prit le commandement du Star : grand, élégant et parfait gentilhomme. En l’espace de seulement 22 jours, à l’été 1813, Seeley et le Star capturèrent trois petits navires américains. La capture lui rapporta peu d’argent, mais Seeley décida de l’investir en devenant actionnaire du Liverpool Packet, un corsaire ayant son port d’attache en Nouvelle-Écosse.

Le Liverpool Packet était déjà un navire célèbre quand Seeley en devint l’un des propriétaires. C’était un navire de type Baltimore clipper qui était engagé dans le commerce d’esclaves et qui avait été saisi par la Marine royale avant la guerre. En tant que navire corsaire, le Liverpool Packet était une goélette rapide aux lignes affûtées. Au printemps 1813, sous le commandement du capitaine Joseph Barss, il avait capturé 33 navires, puis avait été à son tour capturé par les Américains. Barss et son équipage avaient été libérés à la condition de ne plus combattre. Par conséquent, lorsque la Marine royale captura à nouveau le Liverpool Packet en octobre 1813, ses propriétaires originaux et Seeley en firent l’acquisition du tribunal des prises. Seeley en fut nommé le capitaine et le Liverpool Packet, le plus prospère et le plus célère des corsaires canadiens, reprit la mer.

Caleb Seeley, Queen’s County Museum, Liverpool N.S.Caleb Seeley, Queen’s County Museum, Liverpool N.S.
Source: (N.-É.) (QCM)
Seeley continua de mener des affaires florissantes comme corsaire au commandement du Liverpool Packet. Lors de sa première croisière, Seeley mena ses opérations au large de Cape Cod pendant un mois. En quatre jours, il mit la main sur des prises d’une valeur estimée à 100 000 $. En fait, Seeley était si efficace qu’il captura 14 navires en 10 mois, à un moment où il était difficile de trouver des navires américains.

Seeley se distingua par son courage, son sens de la justice dans le traitement des prisonniers et sa grande courtoise, qui lui valurent le respect de ses amis comme de ses ennemis. Un grand nombre des navires qu’il intercepta en mer furent autorisés à poursuivre leurs activités, car souvent il n’avait ni les hommes suffisants pour les capturer, ni l’envie de le faire.

À l’issue de la guerre, en 1814, la valeur des prises réalisées par Barss et Seeley atteignait un million de dollars.

En octobre 1814, Seeley s’établit à Liverpool, en Nouvelle-Écosse, où il devint un armateur prospère et un « pilier de la communauté locale ». Seeley mourut à l’âge de 82 ans le jour de la Saint Valentin 1869.

Bien qu’il ait passé peu de temps en mer, Caleb Seeley se tailla la réputation d’être « l’un des capitaines de corsaire les plus prospères de l’histoire canadienne ».



Bibliographie

Faye, Kert, Trimming Yankee Sails: Pirates and Privateers of New Brunswick, Fredericton, N.B.: Goose Lane Editions and New Brunswick Military Heritage Project, 2005

Milner, Marc and Glenn Leonard, New Brunswick and the Navy, Fredericton, N.B.: Goose Lane Editions and New Brunswick Military Heritage Project, 2010

Catherine Pross, « Seely (Seeley, Seelye), Caleb », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 (Université Laval/University of Toronto, 2003).